Les sarcophages

Les sarcophages

© Claude Fayoux

Dans les vestiges du temple romain ont été trouvés deux sarcophages datant du 4e siècle qui contiendraient les restes de deux femmes, ou d’une femme et d’un adolescent ; une troisième tombe en bois contenant un homme aurait été enterré plus tardivement. Les morts des sarcophages en pierre ont été inhumés avec un certain faste, dans des cercueils en plomb à l’intérieur du sarcophage, et à une certaine distance des sépultures des autres membres de la communauté.

© Claude Fayoux

Sur le plus grand sarcophage sont incisées les lettres  grecques “chi rhô” qui sont le sigle du Christ roi. Utilisé par les chrétiens, le « Chi Rho » est formé par la surimposition des deux premières lettres du mot grec pour « Christ » Χριστός, X = « Chi » et P = « Rhô », ce qui donne le monogramme ☧.
L’un des deux sarcophages contiendrait donc une chrétienne, ce qui confirme une présence chrétienne à l’époque de St Martin.
Le camp de Sichard, un lieu fortifié gaulois à proximité, était habité avant l’arrivée des Romains ; Anché, lieu gallo-romain, a été christianisé de très bonne heure comme l’indique le passage de la voie romaine aux Plantes.
La présence du monogramme du Christ sur un des sarcophages rend cependant tout à fait exceptionnelle la découverte faite aux Plantes et fait d’Anché un élément incontournable, voire original par son aspect tangible, de la christianisation des localités poitevines rurales à l’époque de l’Antiquité.
De plus l’association du chrisme à une pratique de sépulture antique est tout à fait originale. L’analyse au carbon 14 a permis de dater les restes d’étoffe, d’origine moyen-orientale d’ailleurs, trouvés dans un des sarcophages entre 300 et 350 AD, c’est-à-dire avant l’arrivée de saint Martin dans la région, ce qui ferait d’Anché un des premiers lieux de christianisation rurale en France.

[PG]