Pierre d’Anché

Pierre d’Anché

Pierre d’Anché, originaire d’Anché, a vécu à la cour de Charles d’Orléans à Blois (1394-1465) et à celle de Jean II, duc de Bourbon à Moulins dans l’Allier (1426-1488), à la fin du 15e siècle.
Il était « seigneur de la Brosse, écuyer du Roi et commissaire aux revues dans les années 1489, 1491 et 1497. »
Il est l’auteur d’une dizaine de poèmes dont trois sont imprimés à Poitiers vers 1535 et à Paris par les Marnef ainsi que d’autres pièces qui figurent dans des recueils collectifs et son nom apparaît dans des livres dès 1502.

  • La Bonne ballade, parle de l’argent et du bonheur à une époque ou la mort était omniprésente ;
  • Le rondeau Gardez-vous bien de ce fauveau, poème anti-curial et érotique à la fois, un « rondel joyeux d’un gaudisseur amant », a été mis en musique par Alexander Agricola (1445-1506), compositeur franco-flamand très connu en Europe autour de 1500 et qui a été le collègue de Josquin des Prés à la cour du duc de Milan.
  • L’Epytaphe du bon cappitainne Sallezart (cité dans Bibliothèque de l’Ecole des chartes, Droz, 1925)
  • Pour blasonner un cheval proprement, ou « Le Blason du bon cheval », suggère les qualités du bon cheval, animal que connaissait bien Pierre d’Anché, écuyer du roi
  • Le Blason des bons vins de France cite plus de soixante vins dont le préféré du poète, le vin de Beaune, sans doute à cause de l’annexion de la Bourgogne par Louis XI (cité dans le Bulletin de l’association Guillaume Budé, 1955)
  • Le Blason de la belle fille, « une dame d’excellente beaulté », ressemble par la description objective à celle que fait le poète du bon cheval, confirmant qu’au moyen-age un homme devait dominer et la femme et le cheval. Claude Pichois, le célèbre comparatiste, écrivit de l’auteur dans son Moyen Age, (Artaud, 1971), que Pierre d’Anché « sait mieux faire le blason d’un cheval ou d’un vin de France que celui d’une belle fille ». Ce poème érotique typique de l’époque sur la beauté féminine, riche en détails anatomiques, figure dans L’Anthologie historique des lectures érotiques en bonne place entre « Le Cul » du poète et musicien limousin Eustorg de Beaulieu (1495-1552), « Le Beau tétin » de Clément Marot (1496-1544) et « Le Con » de Guillaume Bochetel ( ?-1558). Ce poème est parfois attribué à tort à François Villon.

On considère que Pierre d’Anché était éventuellement à l’origine de la nouvelle vogue du blason aux 15e et 16e siècles.

Pierre d’Anché, contemporain de Charles d’Orléans, à qui certains de ses poèmes ont été également attribués à tort, se serait marié deux fois, avec Ysabeau de Pardaillan et puis avec Guyonne de Chabannais Comporté qui décéda le 25 juin 1520. Le poète contemporain, André de la Vigne a rendu un hommage en acrostiche à Pierre d’Anché dans une ballade intitulée : « Parfaict esprit en l’art de rhetorique ». Anché avait donc son écrivain dès le 15e siècle et un projet est actuellement en cours pour faire une édition de ses poèmes avec une introduction et des notes.

[PG]