Antoine René Hyacinthe Thibaudeau et Antoine-Clair Thibaudeau

Antoine René Hyacinthe Thibaudeau et Antoine-Clair Thibaudeau

La famille Thibaudeau possédait le manoir sis au lieu-dit Château d’Anché, les registres d’état-civil indiquent que plusieurs membres de la famille y sont nés et décédés tout au long du XIXe siècle et les Thibaudeau ont une rue à leur nom à Poitiers en haut des escaliers de la gare. Suite à la vente du manoir, Château d’Anché, la famille aurait occupé une belle maison située au Coyou, dite “L’Ermitage”, où habitaient une demoiselle et sa dame de compagnie jusque dans les années 1950. Les anciens se souvenaient des deux dames qui circulaient à bicyclette en se rendant surtout à la messe à Saint-Martin d’Anché. Plus récemment la maison a été achetée par un grand médecin de Poitiers et appartient toujours à cette famille.

Parmi les membres illustres de la famille Thibaudeau on comptait Antoine René Hyacinthe Thibaudeau (1739-1813), « Thibaudeau, porte-parole de Poitiers », lui-même fils d’Antoine Thibaudeau, procureur et greffier de police, qui a été élu député du Tiers-État aux États-Généraux en 1789, député de Poitiers aux États généraux de 1799, député de la Vienne au Corps législatif de 1802, président du tribunal criminel de la Vienne ; il est l’un des fondateurs du département de la Vienne bien qu’il se fût opposé au découpage de la vieille province du Poitou en départements – « comme si c’était un jardin à partager ». Magistrat, célèbre pour son zèle, sa modestie et son érudition, il publia Histoire du Poitou, en six volumes savants.

Son fils Antoine-Clair Thibaudeau (1765-1854), « Thibaudeau le fils », est élu a la Convention nationale (1792) et vote la mort de Louis XVI. Élu député, il survit à la Terreur avant d’être condamné à la déportation, mais il parvient à se cacher ; il se soumet à Napoléon Bonaparte (1799) et devient préfet avant d’être exilé comme régicide sous Louis XVIII ; il vit en Autriche, revient en France après la chute de Charles X et devient sénateur (1852) sous Napoléon III. Quand il meurt en 1854 il est compté parmi « l’intellectualité poitevine » tout en étant le dernier survivant de la Convention ! Le destin de celui qu’on appelait « le dernier des régicides » n’avait rien à envier aux agents secrets et autres aventuriers de nos jours !

[PG]